jeudi 29 janvier 2009

François Fils d’immigré Mineur syndicaliste

François Fils d’immigré Mineur syndicaliste

Par François Cerjak

François Cerjak est né le 22 novembre 1933.

Son père a fui la Yougoslavie, il a épousé une jeune allemande et s’est installé en France. François est leur second fils.

François commence l’école en 1936 et sort avec le certificat d’études (acquis de justesse) en 1948.

Pendant le conflit « 39-45 » la famille évacue vers Saint Pol, mais reviens rapidement. Pour se préserver des bombardements le père effectue le boisage de la cave pour la consolider.

Début 48, certificat en poche, François entre à l’école de galibots, il en sortira avec le CAP mineur 4 ans plus tard. Lui qui n’aimait pas l’école s’est trouvé motivé et bien noté. Il retiendra surtout les notions de sécurité. Il travaille maintenant à la mine et se fiance bientôt avec Liliane.

En juillet 54 il part faire son service militaire. La guerre d’Algérie le gardera 30 mois sous les drapeaux. Il regrettera de n’avoir pas voulu suivre le peloton après ses classes, mais aurait-il fait le même parcours…

Après son retour il est réembauché à la mine en janvier 1957, il se marie le 20 avril en mairie provisoire de Lens et le 22 à l’église St Pierre toujours de Lens.

Le couple aura 3 enfants en 10 ans qui leurs donnerons 10 petits enfants.

Passionné de sport depuis l’âge de 11 ans François aime particulièrement le cyclisme et, bien sur, le football. Il pratique encore la pétanque et le ski de fond.

La famille a été très éprouvée par la perte prématurée de Marie la première petite fille à la suite de 18 mois de maladie, son souvenir est gravé à jamais dans la mémoire de chacun.

Croyants et pratiquants François et Liliane se sont engagé très tôt lui dans le mouvement Cœur Vaillant puis la J.O.C. (jeunesse ouvrière chrétienne), elle dans les Ames Vaillantes. Ensemble ils s’engagent dans l’A.C.O. (action catholique ouvrière).

François entre, sous l’incitation de son frère, dans le syndicat CFTC.

Élu délégué mineur, il est responsable de la sécurité au moment de la catastrophe du 27 décembre 1974. 42 morts sont relevés au quartier six sillons du puits 3 des mines de Lens à Liévin Saint Amé. Il prononce l’éloge funèbre des ses camarades au nom de tous les mineurs.

Après enquête les conclusions font ressortir le caractère imprévisible de la catastrophe. L’enchaînement de circonstances, baisse de la pression atmosphérique, concentration de gaz dans une faille du sous sol, éclatement d’un tuyau d’amené d’air comprimé (peut être un caillou tombé du toit), le brassage de la poussière ont permis l’embrasement puis l’explosion du grisou attiré par la dépression. L’absence d’un seul de ces éléments….

D’aucun aurait vécu trois vies au moins…

En retraite depuis janvier 82, il devient pour un temps pompiste, fait de la randonnée cycliste, poursuit sont occupation de vendangeur, et, depuis bientôt 20 ans président de la section 11-19 des Médaillés du Travail. Animations diverses, repas dansants, voyages aux quatre coins du monde, conférences sur le métier de mineur en milieu scolaire, une autre vie bien remplie.

Un livre à lire ABSOLUMENT, riche en anecdotes, écrit comme on parle, écrit avec les tripes.